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POLYCUTURE-ÉLEVAGE La Pac fait voir rouge et vert au grand Est

L'Association des productions animales de l'Est (Apal) craint les conséquences de la Pac pour ses adhérents, des polyculteurs-éleveurs qui y perdront gros.

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La réforme de la Pac est inadaptée au Nord-Est : tel est le cri d'alarme lancée par l'Association des productions animales de l'Est (Apal), lors de son assemblée générale le 29 janvier. Vu les seuils des cinquante-deux premiers hectares et 40 vaches, avec transparence limitée aux Gaec, l'association s'inquiète des pertes de revenus chez les éleveurs. Elle craint aussi une baisse des effectifs bovins et des retournements de prairies sur les neufs départements du grand Est, où elle rayonne en polyculture-élevage et elle rassemble 1 670 producteurs de viande en rapport avec le négoce privé (40 % des abattages issus de troupeaux laitiers).

Regagner en performances agro-écologiques

Invité de cette assemblée générale, Hervé Guyomard, directeur scientifique agriculture de l'Inra, a confirmé un transfert global d'aides de la plaine vers la montagne et le piémont, et du nord de la France vers le sud. Dans le secteur laitier, il se traduit par une baisse moyenne des aides de 1 900 € par exploitation en 2019. L'Inra estime que les systèmes laitiers situés en montagne et piémont connaitront tous une hausse d'aides, en moyenne de 4 700 € par exploitation. Tandis qu'en plaine, les aides diminueront en moyenne de 4 000 €, avec des écarts importants entre systèmes : de + 1 200 € pour les laitiers très spécialisés et herbagers, à - 9 200 € pour les diversifiés en polyculture. Hervé Guyomard souligne qu'il s'agit de projections, et surtout que « la compétitivité n'est pas le fait des aides directes ». Selon lui, l'enjeu est davantage de regagner en performances, en conciliant production et environnement sur les exploitations. Compte tenu du « verdissement » de la Pac, l'élevage de ruminants doit faire jouer un atout : l'herbe et ses nombreux services vis-à-vis de la biodiversité, de l'eau et des sols. L'agro-écologie est pour le scientifique une voie d'avenir incontournable.

CATHERINE REGNARD

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